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                                                                    ERIC LEGNINI  —  SIX STRINGS UNDER      Nouvel album  sortie le 6 SEPTEMBRE 2019


« Les pianistes et guitaristes ne font pas toujours bon ménage » s’amuse Eric Legnini. Il peut même y avoir de la compèt’ dans l’air entre ces deux instruments-mondes, ces deux mini-orchestres à eux tous seuls, ces deux icônes populaires que tout le monde a tâtées un jour ou l’autre. Pourtant, c’est loin d’être son cas précise le Belge : de son côté, les relations sont plutôt au beau fixe – même s’il confesse dans un grand rire n’être qu’un « piètre guitariste » qui ne sait jouer que « trois pauvres accords brésiliens ». Mais il faut dire que le natif  de Huy (près de Liège) a grandi avec un père fan de Django Reinhardt : « il y en avait toujours qui résonnait dans la maison » se souvient-ilEt puis, au fil de son parcours, Eric Legnini a croisé le fer avec quelques-uns des meilleurs spécimens du genre. Que ce soit avec le pilier du Plat Pays Philip Catherine ou la légende Toots Thielmans, harmoniciste bien sûr, mais également habile manieur de six-cordes. 

Avec Six Strings Under, le pianiste complice de Joe Lovano, Claude Nougaro, Stefano Di Battista, Aka Moon, des frères Belmondo ou encore d’Ibrahim Maalouf décide certes de faire une sorte de déclaration d’amour à cet instrument qui a bercé toute sa vie. Mais pas seulement : en plus d’un petit clin d’œil à la fameuse série Six Feet Under dont il est fan, ce disque marque un retour aux formats acoustique et instrumental, deux aires qu’il avait délaissées pendant plusieurs années pour se concentrer sur des albums plus électriques et bardés d’invités vocaux : la trilogie The Vox – Sing Twice – Waxx Up avec Sandra Nkaké, Hugh Coltman, Mamani Keita, Yael Naïm ou Krystle Warren. « C’est à la fois une continuité, car je nai pas changé ma manière d’écrire, très mélodique. Mais c’est aussi une rupture qui m’a apporté un vrai coup de fraîcheur et donc de nouvelles idées pour composer. »

Côté continuité, on retrouve sur Six Strings Under le contrebassiste de deux de ces aventures chantées, Thomas Bramerie, un ami de vingt ans avec lequel il jouait déjà en 2008 sur le fameux Belmondo & Milton Nascimento. Côté rupture, le voilà qui enregistre pour la première fois avec deux guitaristes qu’il affectionne tout particulièrement : Hugo Lippi, qu’il connaît depuis les légendaires Nuits Blanches du Petit Opportun au mitan des années 90. « Déjà à l’époque de Big Boogaloo (2006), je l’avais invité à des concerts avec Julien Lourau et Stéphane Belmondo. C’est un musicien fantastique, j’adore sa sensibilité et sa connaissance incroyable des standards. ». Le second virtuose de la six-cordes, Eric Legnini l’a rencontré il y a une quinzaine d’années. Pièce maîtresse du jazz manouche, Rocky Gresset a – malgré lui – poussé le pianiste belge à modifier sa manière de travailler : « il ne lit pas la musique, il joue tout d’oreille, c’est presque mon opposé car moi, ma culture est très classique : solfège-conservatoire-écriture-arrangements. On a passé beaucoup de temps ensemble pour que je lui apprenne les morceaux. C’était un work in progress très enrichissant ! »

Car dans Six Strings Under, le lauréat de la Victoire du Jazz 2011 du « Meilleur album de l’année » veut célébrer la guitare sous toutes ses formes. Pas simplement, l’art des standards chers à Thomas Bramerie ou à Hugo Lippi (comme sur le classique des années 30, « Stomping at the Savoy »). Pas seulement l’esprit manouche qu’incarne comme personne Rocky Gresset. On y retrouve ainsi des guitares afrobeat à la Fela (« Boda Boda »), des guitares pop à la Radiohead (« Daydreaming ») ou des guitares bossa à la Jobim (« La Mangueira » composition dédiée à son amie et complice brésilienne Marcia Maria disparue en 2018). Mieux : on trouve même une messe miniature dédiée aux guitares du rock anglais… mais sans guitare ! 

Sur la reprise du sommet de David Bowie « Space Oddity », Eric Legnini la joue quasi solo : « c’était le challenge : je voulais une version lente et dépouillée. Mais je voulais aussi coller au plus près de la mélodie et de son interprétation originale. »

Et puis ce disque, c’est aussi et surtout une vraie madeleine de Proust pour le Belge fan du « sentiment d’espace » que procure le format piano-contrebasse-guitare. « L’interplay est très différent car d’ordinaire c’est souvent la batterie qui prend la main dans un groupe. » À ses débuts, les trois pianistes qu’il préférait, du moins les trois pianistes qu’il admirait le plus, ses véritables « maîtres à penser », sont précisément ceux qui ont magnifié cette formule canonique : Nat King Cole, Oscar Peterson et Ray Charles. Comme par hasard, deux chanteurs et un très grand escorteur de voix : comme quoi même quand il n’utilise pas la voix, Eric Legnini l’a toujours en point de mire.